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Les ConfessionsMon temps ne se passait pourtant pas tout entier Г ces polissonneries. J’avais trouvГ© quelques livres dans la chambre que j’occupais: Le Spectateur, Puffendorf, Saint-Evremond, La Henriade. Quoique je n’eusse plus mon ancienne fureur de lecture, par dГ©sЕ“uvrement je lisais un peu de tout cela. Le Spectateur surtout me plut beaucoup, et me fit du bien. M. l’abbГ© de Gouvon m’avait appris Г lire moins avidement et avec plus de rГ©flexion; la lecture me profitait mieux. Je m’accoutumais Г rГ©flГ©chir sur l’élocution, sur les constructions Г©lГ©gantes; je m’exerГ§ais Г discerner le franГ§ais pur de mes idiomes provinciaux. Par exemple, je fus corrigГ© d’une faute d’orthographe, que je faisais avec tous nos Genevois, par ces deux vers de La Henriade : Soit qu’un ancien respect pour le sang de leurs maГ®tres ParlГўt encor pour lui dans le cЕ“ur de ces traГ®tres. Ce mot parlГўt, qui me frappa, m’apprit qu’il fallait un t Г la troisiГЁme personne du subjonctif, au lieu qu’auparavant je l’écrivais et prononГ§ais parla, comme le parfait de l’indicatif ...» |
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