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Les MotsNous Г©tions du mГЄme Гўge mental: j'avais sept ans et je savais lire, il en avait douze et ne savait pas parler. On disait qu'il Г©tait Г ses dГ©buts, qu'il avait des progrГЁs Г faire; je pensais que nous grandirions ensemble. Je n'ai pas oubliГ© notre enfance commune: quand on m'offre un bonbon anglais, quand une femme, prГЁs de moi, vernit ses ongles, quand je respire, dans les cabinets d'un hГґtel provincial, une certaine odeur de dГ©sinfectant, quand, dans un train de nuit, je regarde au plafond la veilleuse violette, je retrouve dans mes yeux, dans mes narines, sur ma langue les lumiГЁres et les parfums de ces salles disparues; il y a quatre ans, au large de la grotte de Fingal, par gros temps, j'entendais un piano dans le vent. Inaccessible au sacrГ©, j'adorais la magie: le cinГ©ma, c'Г©tait une apparence suspecte que j'aimais perversement pour ce qui lui manquait encore. Ce ruissellement, c'Г©tait tout, ce n'Г©tait rien, c'Г©tait tout rГ©duit Г rien: j'assistais aux dГ©lires d'une muraille; on avait dГ©barrassГ© les solides d'une massivitГ© qui m'encombrait jusque dans mon corps et mon jeune idГ©alisme se rГ©jouissait de cette contraction infinie; plus tard les translations et les rotations des triangles m'ont rappelГ© le glissement des figures sur l'Г©cran, j'ai aimГ© le cinГ©ma jusque dans la gГ©omГ©trie plane ...» |
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