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Les MotsA la table voisine des femmes jeunes et belles parlaient avec vivacitГ©, prononГ§aient mon nom. В«Ah! disait l'une d'elles, il se peut qu'il soit vieux, qu'il soit laid mais qu'importe: je donnerais trente ans de ma vie pour devenir son Г©pouse!В» Je lui adressais un fier et triste sourire, elle me rГ©pondait par un sourire Г©tonnГ©, je me levais, je disparaissais. J'ai passГ© beaucoup de temps Г fignoler cet Г©pisode et cent autres que j'Г©pargne au lecteur. On y aura reconnu, projetГ©e dans un monde futur, mon enfance elle-mГЄme, ma situation, les inventions de ma sixiГЁme annГ©e, les bouderies de mes paladins mГ©connus. Je boudais encore, Г neuf ans, et j'y prenais un plaisir extrГЄme: par bouderie, je maintenais, martyr inexorable, un malentendu dont le Saint-Esprit lui-mГЄme semblait s'ГЄtre lassГ©. Pourquoi ne pas dire mon nom Г cette ravissante admiratrice? Ah! me disais-je, elle vient trop tard. – Mais puisqu'elle m'accepte de toute faГ§on? – Eh bien c'est que je suis trop pauvre. – Trop pauvre! Et les droits d'auteur? Cette objection ne m'arrГЄtait pas: j'avais Г©crit Г Fayard de distribuer aux pauvres l'argent qui me revenait ...» |
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